Biographie
Jeunesse
Né près du Sanctuaire d’Ise (shintô) sous le nom de Tada Saikichi, Kōdō Sawaki vient d’une famille aisée de sept enfants. Sa mère meurt alors qu’il n’a que cinq ans, son père décède à son tour alors qu’il a huit ans. Il est adopté par son oncle qui meurt et c’est un ami de celui-ci, Sawaki Bunchiki, qui prend en charge Saikichi. Sawaki, l’ami de son oncle, est un homme peu recommandable, joueur invétéré et qui vit avec une ex prostituée.
Alors qu’il n’a que 13 ans, Saikichi travaille pour survivre, il est guetteur pour la pègre du quartier. Un jour, dans une maison close, il est témoin de la mort d’un vieillard.Cette scène le hante et il décide de changer de vie. Il fréquente une famille honnête et éduquée, les Morita Soshichi et fréquente un temple shinshu qui lui conseillera d’aller vers le zen.
Ses premiers maîtres (1896-1900)
À l’âge de 16 ans il décide de devenir moine à Eihei-ji un des deux temple-mère de l’école Sōtō. Malheureusement il n’obtient qu’une place de serviteur qui lui permettra cependant d’apprendre zazen.
En 1897, Sawada Kōhō, supérieur du temple de Daiji-ji dans l’île de Kyūshū, l’ordonne moine sous le nom de Kōdō.
En 1899, il rencontre celui qui devient son nouveau maître, Fueoka Ryōun Oshō. Pendant un an il lui enseigne le zen et Shikantaza.
Dans l’armée Japonaise (1900-1905)
En 1900, il est incorporé dans l’armée Japonaise qui se prépare à la guerre à venir avec la Russie.
En 1904 éclate la Guerre russo-japonaise, il est envoyé en tant que fantassin sur le front chinois. À cette époque, l’endoctrinement nationaliste nippon est important et Sawaki semble ne pas y avoir échappé. Il combat sans retenue, peut-être aussi dans l’espoir de mourir et de n’être plus un poids pour personne. Sawaki est grièvement blessé au combat, il est laissé pour mort et jeté dans un charnier où il reste plusieurs jours avant d’être retrouvé. Sawaki revient au Japon pour y être soigné, là son oncle lui aurait reproché d’être encore en vie et de lui coûter de l’argent.
En 1905, il est renvoyé en Chine jusqu’à la fin de la guerre.
De 1900 à 1945
Après la guerre russo-japonaise, Sawaki reprend sa pratique zen et à partir de 1908, il suit des cours de philosophie à l’école Horyu-ji de Nara. Quatre ans plus tard, il devient premier assistant du dojo de Yōsen-ji, puis il suit le maître Oka Sōtan au temple de Daiji-ji dans la province de Nara. Durant sa retraite au temple de Daiji-ji, Sawaki se consacre à zazen et à l’étude du Shōbōgenzō. Après la mort de Oka Sōtan, Sawaki devient lecteur (kōshi) à Daiji-ji. Ensuite, en 1922, il quitte définitivement le temple pour effectuer des conférences à travers le pays.
À partir de 1935, Sawaki devient professeur à l’université de Komazawa et éducateur (godō) du temple Sōji-ji où il rencontre Shūyū Narita et Kōshō Uchiyama qui plus tard recevront de lui le shiho (transmission du Dharma). C’est là aussi qu’il rencontre Yasuo Deshimaru, à qui il conseillera de vivre dans la société tout en pratiquant zazen. En 1940 Sawaki fonde le centre Tengyô Zen-en au temple de Daichû-ji, il y dirige des retraites rigoureuses pendant la guerre.
Après la Seconde Guerre mondiale (1945-1963)
Après la Seconde Guerre mondiale, Sawaki ne s’installe dans aucun temple, mais il acquiert une certaine renommée en organisant des sesshin et des conférences ouvertes à tous, laïcs et religieux. Sawaki est alors surnommé « Kōdō sans demeure » (Yadonashi Kōdō). Sawaki focalise alors ses enseignements sur la pratique de zazen.
À partir de 1949, Sawaki prend la direction du temple d’Antai-ji abandonné durant la guerre.
Fin de vie (1963-1965)
À partir de l’année 1963, Sawaki tombe malade et se retire au temple d’Antai-ji pour se concentrer sur sa pratique. Dans les derniers temps, il passe du temps à regarder par sa fenêtre le mont Takagamine.
Peu de temps avant sa mort, il dit à une nonne : « Regarde ! La nature est sublime. Je comprends les problèmes des hommes, pourtant je n’ai jamais rencontré quelqu’un digne de ma soumission ou de mon admiration. Mais la montagne de Takagamine me regarde toujours de haut en me disant : Kōdō, Kōdō. »
Sawaki Kôdô Roshi meurt le 21 décembre 1965 à l’âge de 85 ans.