Enseignements

Silencieuse coïncidence

Yves Shoshin Crettaz – Extrait d’un kusen lors de la retraite d’automne 2022

« Dans le zen, l’éveil s’appelle de plusieurs manières : l’éveil, l’illumination, la réalisation et Obaku, grand maître chinois, parle, lui, de silencieuse coïncidence. Réaliser la silencieuse coïncidence, c’est supprimer le fossé qu’il y a entre le corps et l’esprit, entre l’esprit qui divague, qui s’agite, et le corps, le toucher délicat des doigts, la colonne vertébrale qui se tend. Pas de séparation mais interpénétration, implication totale.

N’oubliez jamais que respirer c’est vivre. Être totalement présent à la respiration, c’est être totalement présent à la vie, à cette vie qui coule dans ce corps qui nous est prêté pour quelques années. Habiter sa respiration, c’est respirer non pas de manière endormie ou automatique, mais de manière éveillée, consciente. La sesshin, c’est un moment privilégié pour faire l’expérience de la vie à travers la pratique de cette harmonieuse respiration, l’expérience de la silencieuse coïncidence entre le corps et l’esprit. Cette posture et cette respiration, c’est la réalité, c’est notre seule réalité ici et maintenant. Tout ce qui est avant et après n’existe pas. »

L’artiste Fabienne Verdier devant son l’installation Ascèses 2009. Série : Silencieuse Coïncidence. (crédit photo Philippe Chancel)